Nous sommes en 2009. L’apocalypse est à nos portes, la haine et la destruction semblent être à présent les seuls leitmotivs de notre monde. Fans de science-fiction ? Cessez de rêver et ouvrez les yeux sur ce qui se passe devant vous, chassez toute explication rationnelle de votre esprit, car le monde a perdu la raison. « - A ton avis, qu’est-ce qu’elle leur fait la Mort, aux gens qui lui mentent ? » avait demandé Dean à Bobby. « - Ben, imagine. C’est la mort quoi…» Séparant les bagues récupérées auparavant des cavaliers les unes des autres, il se leva et les mit en sûreté, sans un mot de plus. Il ne dirait pas oui à Michel. Son frère ne dirait pas oui à Lucifer, comme cela semblait pourtant être écrit depuis de nombreuses années. Leur duel au sommet aux deux autres frères, qu’ils se le mettent là où Dean le pensait. Il se passa plusieurs jours après la déclaration mystérieuse de l’aîné des Winchester.

Dans la tête de Dean, rien ne se passerait comme il l’était prévu. Pas de Détroit, pas de duel au sommet. Avec ces quatre bagues en leurs possessions, ils pouvaient en avoir tous les avantages s’ils le souhaitaient réellement. Remettre Lucifer en cage n’était qu’une question de temps. Néanmoins, suite à son entretien ave Bobby, il ne fut que peu de temps à Dean pour que Sam vienne lui aussi s’inquiéter de ce à quoi pensait son frère.
« - J’ai trouvé un moyen de te sortir de là, Samy. De sauver le monde sans le sauver. Disons que même si le monde sera bien pourri, on pourra toujours se consoler en se disant que ça aurait pu être beaucoup plus pire que si on était resté assis les bras croisés en attendant sagement de remplir le rôle qu’on nous a attribué. » Déconcerté, Sam fronça les sourcils, quelque peu renfrogné. « - C’est inutile, Dean. C’est moi qui l’aie fait sortir, c’est à moi de l’enfermer. La boucle au moins, sera bouclée.
- Les bagues. Contesta vivement Dean. – Elles sont toutes en notre possession. Qui dit que rouvrir la cage de Lucifer est LA chose la plus primordiale à faire ?
- Je te suis pas…
- On va leur prouver qu’on est encore maîtres de notre Destin, que c’est pas des trouducs qui peuvent nous dicter quoi faire, et que ce n’est pas non plus parce qu’ils ne savent pas comment diriger tout un monde qu’ils sont obligés de le détruire ! On prendra chacun la place des Cavaliers. Toi, moi, Castiel et Balthazar.
- Balthazar ?! Castiel ?…Ton histoire, elle est insensée Dean. On va tuer des gens.
- Je sais. Mais aussi fou que ça puisse être, c’est notre dernière chance pour espérer sauver les meubles. Nos fesses. Enfin, tu vois le truc quoi. » Puis il se leva, sans plus de cérémonie et quitta le garage. Il ne voulait pas de débat, pas de ‘oui mais…’, pas de ‘t’es complètement dingue’. Cela, il le savait depuis bien longtemps mais ça ne l’empêcherait pas de vouloir mener à bien ce plan.

Et c’est toujours avec la même ambition et la même rage qu’il leur avait donné rendez-vous, à tous les quatre, histoire de mettre les choses au clair. Un léger bruissement dans l’air trahit l’arrivée du dernier invité : Castiel. Dean releva les yeux vers lui puis soupira. Il avait compris, au regard à la fois alarmé et sévère de l’ange que Castiel avait été mis au courant de son plan. Quelques secondes plus tard d’ailleurs, sa voix se fit entendre. « - C’est de la folie, Dean. On ne les aura pas comme ça, on ne va faire qu’empirer les choses en prenant la place des Cavaliers ! Je refuse de faire souffrir des gens comme on l’a déjà vu avec les Cavaliers originels !
- Et les anges qui veulent détruire la moitié de la planète, c’est mieux peut-être ? Tu crois que ça m’enchante de devoir faire mourir des femmes, des hommes, des enfants même ?! Il faut qu’on leur prouve qu’on n’en a pas fini, avec eux. Qu’on limite la casse en…En faisant dans le «choc». Ca ne peut pas être aussi catastrophique que si on avait laissé les deux trouducs se battre. Pour une fois qu’on peut tourner une situation qui semble déjà écrite par avance à notre avantage ! » Commenta t-il, non seulement pour convaincre l’ange mais aussi pour s’en convaincre lui-même. Il était un tueur, un tueur de sales bestioles oui, mais pas d’humains. Enfin…Relevant les yeux vers l’autre brun, il sentit une vague de fureur s’emparer de lui devant l’air toujours aussi inexpressif et fermé de Castiel. « - Tu veux que je te dise, Cas’ ? T’es qu’un gosse pleurnichard. Tu passes ton temps à te plaindre de tes supérieurs et au moment où il faudrait que t’en es un peu dans le paquet tu joues les innocents. Ta liberté ne tombera pas du ciel, et oui c’est le cas de le dire. Tu peux me dire ce qu’on a à perdre ? Plus rien ! Il faut se battre. T’es pas tout seul, on est là. Tout ce que tu as à faire, c’est essayer. Alors essaies.»

Termina l’aîné des Winchester tout en lui tendant la bague de Famine. L’ange le fixa intensément avant de reporter son attention sur la bague, et la prit fébrilement entre ses doigts Il ne savait pas à quoi s’attendre. Et s’il ne parvenait plus à retirer cette bague, lui aussi ? S’il restait coincé dans la peau d’un être qu’il avait détesté ? Perdant patience, Balthazar se leva du sofa avant de les rejoindre, et récupéra la dernière bague qu’il restait dans la paume de Dean. « - Il faut bien que quelqu’un se décide à se bouger le popotin pour faire bouger les choses. Voyons, Pestilence ? » Le brun se contenta de hocher la tête en guise de réponse. « - Oh, sexy ! Bien ! Moi, je marche en tout cas. J’ai pas peur pour mes miches. » Rajouta t-il tout en donnant un coup de coude évocateur à l’autre ange, encore présent à ses côtés.

Balthazar considéra quand même la bague durant quelques secondes avant de la passer à son index. « - Et…Maintenant ? » Questionna t-il tout en relevant les yeux vers ses interlocuteurs. « - Maintenant, on se fait remarquer comme on peut. » Sam, au fond de la pièce continuait de les observer tous les trois mais ne rajoutait rien pour autant. Son frère avait raison, ils n’avaient absolument plus rien à perdre. S’ils devaient arriver jusqu’à la phase aussi critique que celle de tuer des innocents qui n’avaient jamais rien demandé…Ils pouvaient toujours se dire que leur mort serait toujours minime face à celle à laquelle on les destinait, par le duel des deux frères. Castiel soupira puis lentement, posa l’anneau sur le bout de son doigt avant de marquer un nouveau temps d’hésitation. « - Et Sam ? – La guerre. » Se contenta d’ajouter Dean d’une voix neutre. Balthazar, observant son reflet dans le miroir et caressant la bague du bout des doigts se tourna ensuite vers l’assistance. « - Chers amis…Que le spectacle, commence. »