Avachie dans le canapé, je retirais mon casque pour le mettre autours de mon cou. Il était là. Lui, le prince qui pensait sauver la demoiselle en détresse que j’étais. Idiotie de bas étage qui ne faisait que naitre un sourire sur mon visage. Il ne cessait vouloir se montrer comme le mec bien, le garçon qui comblerait mon pauvre cœur vide. Cependant, je m’amusais de lui. J’aimais le faire tourner en rond et profiter en quelque sorte de lui. J’attrapais sa main et l’amenait dans ma chambre. Au lycée, ni lui, ni moi, ne faisait comme si on se connaissait. On s’évitait plutôt ou bien on s’insultait. C’était beaucoup plus facile. Je m’apprêtais à l’embrasser, chose que je faisais toujours. Il me repoussa. « On est quoi toi et moi ? » me demanda-t-il en croisant ses bras. Je le regardais surprise de sa question. Une question que je m’étais jamais réellement poser. Et puis, je n’en avais pas vraiment envie. On s’envoyait en l’air, voilà ce qu’on faisait. Pour toi, c’était bien. Pas de relations, pas de bagarres, pas de disputes. Ça me convenait et c’est tout ce qui comptait, non ? « Pfff ! Pourquoi tu fous ça sur le tapis, Declan. » Je me laissais tomber sur le lit en observant le plafond. Pourquoi avoir sortit cela maintenant. Je n’en avais même plus envie de le voir maintenant. « ça fait combien de temps que l’on se voit, que l’on fait ça. Longtemps Faye. Tu ne crois pas qu’on devrait savoir où ça nous mène.» Je me redressais confuse de savoir ce qu’il venait de dire. Je sautais de mon lit ouvrant la porte de ma chambre en grand. Accompagnant mes paroles d’un geste de la main, je lui lançais : « Je ne veux pas me lancer sur ce chemin, tu savais dans quoi tu t’embarquais dès le début. » Il commença à faire quelques pas avant de faire marcher arrière pour venir coller ses lèvres contre les miennes. Il m’embrassa avec fougue. Je retrouvais le Declan que j’aimais. Celui qui se lançait sans jamais avoir peur. Celui qui ne se préoccupait pas de rien, qui profitait de la vie sans se poser des questions comme il y a quelques secondes.

Lentement, je me réveillais en douceur. Je me retournais me rappelant que j’avais fini ma nuit avec Declan comme d’habitude. A moitié endormi, je l’aperçus me fixant comme un idiot. Je lui donnais un coup sur le torse le poussant légèrement pour qu’il tombe du lit. « Je déteste quand tu me regardes dormir. » dis-je à Declan à remontant à la couverture jusqu’à mon cou. Il se releva et me regarda en souriant. « Je ne peux pas m’en empêcher. » Je sortis de mon lit attrapant un tee-shirt que j’enfilais. Je me tournais vers lui en passant une main dans mes cheveux pour remettre les mèches qui étaient devant mes yeux. Après avoir couché deux fois ensemble, je lui avais demandé de me faire une promesse. Une promesse plutôt simple. Pourtant, j’avais l’impression qu’il changeait. « Tu sais que tu m’avais promis de ne jamais tomber amoureux de moi. » Je ne voulais pas qu’on tombe amoureux de moi, qu’on ressent des sentiments à mon égard. Parce que je ne voulais pas être de celle qui vive le grand amour pour le voir disparaître du jour au lendemain. Je voyais bien trop de couple se séparer, ce qui n’était pas le cas de mes parents bien sûr. Mais les autres oui. Je ne voulais pas souffrir d’un amour qui finirait dans le drame. Parce que pour moi, toutes les histoires finissent mal. « Bon, ça suffit maintenant. J’ai beau mentir depuis des semaines. Je me dois de te dire quelque chose.» Il enfila un pantalon et fit le tour du lit. Il prit mes mains mais je le repoussais. Je savais exactement ce qu’il allait me dire et je ne voulais pas. Je ne voulais pas entendre un seul mot. « Peut-être que tu n’y crois pas mais moi si. Je ne veux plus être celui qui partage ton lit et rien que ça. Je veux plus Faye. Je veux pouvoir crier au monde entier que je t’aime. Parce que oui, je t’aime et je ne peux faire autrement. » me lâcha-t-il en plein visage. Aucun mot de ma part, aucune réponse. Je restais de marbre. . « Dis-moi quelque chose. Si tu ne veux pas faire un pas alors nous deux, c’est fini. Regardes-moi dans les yeux et dis-moi quelque chose. » Je fis un pas et coller mon regard dans le sien. « Je ne t’aime pas Declan. » dis-je en le regardant droit dans les yeux, je ne lâchais pas son regard bleu. Je sais que ce que je venais de dire, n’était pas vraiment ce qui se passait en moi. Mais c’était mieux pour lui, pour moi…. parce que les histoires d’amour ne sont jamais heureuses.

Je regardais le cadran cassé de ma montre qui affichait onze heures trente deux pile. Cela faisait pratiquement deux heures que j'étais là, tapie dans l'ombre d'un buisson, chassant avec ma colère habituelle un démon. J'ignorais tout de ce dernier, et ça m'apportait guère de connaitre sa vie, pour moi, c’était un monstre, un point c'est tout. Comme à mon habitude, je m'étais lancé sans réfléchir dans cette nouvelle traque, et je comptais envoyer cette créature à six pieds sous terre, là où elle devrait être en ce moment même et non pas à tuer de pauvres humains innocents. Je fixais la porte d'un vieux hangar désaffecté, là où la nuit derrière j'avais vu ce démon rentré couvert de sang. Même s'il n'était pas celui que je cherchais, je voulais en finir. Mes mains, crispées et moites, serraient nerveusement le couteau de mon père. C'était le seul moyen de défense que j'avais contre la créature, et ça m'était bien égal car je savais qu'il me suffisait. J'avais acquérir assez de force et de technique pour pouvoir l'éliminer, rien qu'avec un couteau. Il suffisait que je plante cette lame en argent et que je récite des mots d’un exorcisme. Ma soif de vengeance était tellement importante qu'elle me permettait de gagner n'importe quel combat. Certains me décrivent comme une tête brûlée, une fille trop téméraire qui prend des risques inutiles, d'autres par contre se sentent rassuré par mon côté protecteur et oublient bien vite mon impulsivité. Certes, les avis sont partagés quand il s'agit de mon cas, mais personne ne connait ma véritable histoire, mon passé. Je garde pour moi, parce que personne ne comprendrait ma réaction bien que cette dernière justifie amplement mon comportement. Ma longue attente paya, il y avait enfin du mouvement du côté du hangar ! Dans un grincement plutôt sonore, la porte en métal de l'entrée s'entrouvrit lentement, cependant personne ne semblait franchir le pas de la porte. Ce n'est qu'au bout de quelques secondes qu'un cri féminin aigu retentit dans la nuit, provenant du fameux refuge. Je n'hésitais pas avant de m'élancer vers la bâtisse, déterminé à secourir la victime. C'est donc avec fracas que je fis mon entrée, bien déterminé à sauver cette personne et à tuer cette bête. J'aperçus un démon attaquant une jeune femme sans défense. Mon entrée, plutôt explosive, avait troublé la torture de la bête. « Petite peste ! Tu oses venir troubler mon petit jeu. » Rien qu'à entendre sa voix, je le détestais. J'aurais pû en vouloir seulement à celui qui avait tué ma famille, cependant c'était plus fort que moi, je les détestais tous du plus profond de mon âme. Il s'approcha lentement vers moi, plongeant ses yeux dans les miens. Ces yeux, je pourrais m'en rappeler entre milles. C'était lui, c'était cette ordure. Tout me revenait en tête. Cette soirée où papa voulait me faire une magnifique surprise parce que j'avais fini médaille d'argent de ma compétition de gymnastique. Cette soirée allait être mémorable. Mais il fallut quelques minutes pour qu'elle se termine dans un bain de sang. J’arrivais dans ma maison. Un cri déchira la nuit. Le mien. Dans une marre de sang, chaque membre de ma famille baignait. A ce moment, j’ai cru que c'était mon tour lorsque mon chemin croisa celui d’un homme assis sur une chaise de la cuisine. Il partit étrangement avec un sourire. « C'est toi ! Toi, qui a détruit ma vie, qui m'a prit les personnes qui étaient chers à mon coeur. Je te hais et je te promets que je vais te ramener au près de ton cher père.» Mon coeur se mit à s'emballer. Ma rage et ma colère ne faisaient que monter en moi. Le moment que j'avais attendu depuis que j'avais dix-huit ans était enfin arrivé. Ma vengeance allait être accomplit et j'allais enfin pouvoir me sentir mieux. Je n'aurais jamais plus une vie normale, je le sais parfaitement. Ayant appris l'existence du supernatural, je ne peux les laisser tuer des pauvres innocents même après que je me sois vengée de leurs cruautés. « Oh, mais c'est toi, ma très chère Faye-Lùlla Wilson. On dirait que la petite délinquante aux cheveux roses a subi une petite transformation. » Je n'en revenais pas, il connait mon prénom. « D'où sors-tu tout ça ? Tu ne m'as vu qu'une fois, et tu m'as épargné. Mais moi, je ne vais pas te rater.» « Tu crois que je t'ai choisi au hasard, que j'ai pris la première famille venue. Pas du tout. C'est à toi que je voulais faire du mal, à toi seule. Je voulais que tu me traques, et ça à marcher. J'adore jouer à ça, et on dirais que tu es tombé directement dans le piège. » Non, c'était impossible. Nous n'étions qu'une famille au mauvais endroit au mauvais moment, rien d'autre. Il était fou, il s'imaginait des choses. Je ne le croyais pas, il essayait de jouer avec moi pour me rendre aussi folle que lui. « Chaque fois que tu tuais l'un des miens, je n'étais pas loin. Je ne vais pas te tuer ma très chère Faye, tu es bien trop précieuse pour être morte. Tu vas devenir comme moi....» Je n'avais jamais ressentit une telle peur. Je n'eu qu'une solution partir, il fallait que je parte vite. Je n'avais aucune envie de devenir un démon. Je courus à travers les bois, je courus encore et encore. Jusqu'au moment où mon pied se prend dans une racine, je tombe. Je ne me révèle pas, je reste au sol couverte de boue. Des larmes coulent sur mes joues, des larmes que j'essaye de contenir depuis de nombreuses années. Je ne suis pas aussi forte que je ne le pense, peut-être que je n'arriverais jamais à me venger. Je ne suis peut-être qu'une ratée étant le jouet d'un psychopathe qui joue avec moi depuis des années. Les larmes cessèrent brutalement, je venais de comprendre que ce n'était pas à lui de décider qu'elle était mon destin mais à moi. Ça sera moi ou lui.... mais l'un de nous deux va mourir, et je vais tout faire pour que ça soit lui.

La chasse n’est pas une vie de tranquillité et de quiétude. On ne s’ennui jamais et c’est ce que j’aime là-dedans. On vit notre vie comme si c’était la dernière minute, comme si on allait quitter cette terre. On est constamment en danger, constamment entre les mains de la mort. J’étais un détroit depuis un petit moment maintenant. Et j’avais pris un job de serveuse. Comme par hasard, je devais faire le service dans un mariage. Moi qui détestais ces frivolités et l’amour d’un mariage. Mais bon, il fallait bien que je me fasse un peu d’argent pour ne pas devoir quitter Détroit. Dans ma tenue blanche et noir, oblige dans ce genre de réception haute de gamme, je déambulais tranquillement. Quand, il était là. « Hadès ? » Super surprise de tomber sur la seule personne dont je ne voulais pas. Il me sourit. Je fais mon regard noir et essaye de l’éviter avec mon plateau. « Je croyais que les fêtes, ce n’était pas pour toi ? Tu viens encore me pourrir la vie comme il y a un moi ? Laisse-moi passer. » lui crachais-je au visage sans vouloir en savoir plus. il me bloqua encore. « On se calme chérie. Je suis le témoin de ce mariage. » Je le regarde étrangement. Lui, invité au mariage, j’aurais tout vu. « Et c’est tout ? » Son habituel petit sourire en coin qui m'insupporte tellement a refait son apparition pour le coup. « Yep ! Qu’est-ce qu’il pouvait me mettre hors de moi. Je me demandais ce qu’il foutait. Un chasseur n’est pas du genre à être un témoin pendant un mariage. « Tu ne peux pas sortir un grand numéro ici. » J’étais persuadée qu’il devait être sur une chasse ou quelque chose du genre, et pas ici pour une partie de plaisir. « Ah ! Maintenant, tu es devenue celle qui surveille. » J’attrapais un verre que j’avais sur mon plateau et je le lui balançais au visage d’un seul coup. Entre lui et moi, ça avait duré quelques temps. Il était chasseur et moi aussi. J’étais tombé dans ses filets et je pensais pouvoir voir un truc se passer entre nous. Foutaise. « C’est un mariage Hadès. Il ne va rien se passer d’extraordinaire. » Je reposais le verre et en même temps le plateau. Hadès me regarda tout sourire aux lèvres. Il avait beau m’énerver, il y avait toujours ce truc qui se passait en moi. Le silence s’installa, un silence que je détestais. « Tu peux pas recommencer avec moi. Je ne vais pas te laisser revenir et briser tout ce que j’ai réussi. » Il y a une semaine, j’étais sur une chasse avec lui. On s’était séparé pour mieux agir. J’avais faillit me faire tuer et quand j’ai voulu le rejoindre dans sa chambre de motel pour savoir comment ça c’était passé, il était entrain de se taper une serveuse du bar du coin. Ça m’a fendu le cœur et en même temps, je pensais que la chasse était beaucoup plus importante que ça pour lui. Mon cœur en a pris un coup même si je fais comme si ce n’était pas le cas. « Tu peux toujours courir pour que je te laisse à nouveau rentrer dans mon lit. » Il garde encore ce sourire qui m’énerve tant et qui me rend folle. « Oh, tu vas pas faire ta petite épeurée pour une chasse et une serveuse. » cette fois, ce ne fut pas le verre mais ma main qui vint frapper sa joue à grand coup. J’ai toujours sû me débrouiller et me relever donc ce n’était pas lui qui allait me détruire pour une connerie. Je retirais mon tablier et me retournait. Je n’avais plus rien à faire ici. « Faye. » Je m’étais dis que c’était du passé et que je ne voulais plus en parler mais le revoir ne faisait que rallumer le feu.